Face à la transition énergétique, l’Europe reste fortement dépendante des importations de batteries, un déséquilibre qui fragilise sa souveraineté industrielle et environnementale. En France, l’émergence du projet batterie made in France porté par ACC (Automotive Cells Company) change la donne : ce consortium rassemble des acteurs majeurs comme Stellantis, Mercedes-Benz et TotalEnergies pour bâtir des usines à grande échelle. Dans cet article, vous découvrirez comment ACC ambitionne de devenir le pilier européen des batteries pour véhicules électriques et pourquoi ce projet est clé pour notre autonomie énergétique.
La course mondiale aux batteries électriques met aujourd’hui l’Europe face à un défi : dépendre massivement de l’Asie compromet la relocalisation industrielle et la réduction de son empreinte carbone. Pour y répondre, le projet batterie made in France mené par ACC représente une initiative stratégique visant à produire localement des cellules lithium-ion et à soutenir la filière automobile française. À travers ce contenu, nous allons explorer les ambitions, les technologies et les impacts économiques et écologiques de ce projet d’envergure européenne.
Qu’est-ce qu’ACC (Automotive Cells Company) ?
L’entreprise Automotive Cells Company (ACC) a été fondée en 2020 grâce à la collaboration stratégique de plusieurs acteurs majeurs de l’industrie automobile et énergétique : Stellantis, Mercedes-Benz et TotalEnergies via sa filiale Saft. Cette coentreprise a pour ambition de mettre en place une filière européenne de fabrication de batteries afin de renforcer la compétitivité industrielle et de réduire la dépendance de l’Europe vis-à-vis des importations asiatiques. Le siège social est installé en France, avec un important centre de recherche et développement en Nouvelle-Aquitaine permettant à la société de combiner innovation technologique et production à grande échelle.
ACC bénéficie également d’un soutien important des autorités publiques françaises et de l’Union européenne, qui considèrent la production de batteries comme un secteur stratégique dans le cadre de la transition énergétique. Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’Alliance européenne des batteries, une initiative qui vise à garantir une souveraineté technologique, économique et environnementale au sein de l’Union. À travers cette démarche, ACC entend non seulement répondre aux besoins croissants du marché de l’automobile électrique, mais aussi devenir un acteur clé de l’indépendance énergétique européenne.
Les gigafactories françaises : un levier industriel
Le projet ACC se concrétise principalement à travers la construction de plusieurs gigafactories, dont la première a été inaugurée en 2023 à Douvrin, dans les Hauts-de-France. Cette usine marque une étape majeure puisqu’elle représente la toute première production industrielle de batteries lithium-ion à une telle échelle en France. La capacité de production de ce site devrait atteindre plusieurs dizaines de gigawattheures (GWh) à l’horizon 2030, permettant d’équiper des centaines de milliers de véhicules électriques.
Ces infrastructures industrielles sont porteuses d’un impact socio-économique significatif. Elles devraient générer plusieurs milliers d’emplois directs, auxquels s’ajouteront de nombreux postes indirects au sein de la chaîne d’approvisionnement et de la logistique. La mise en place de cette production nationale permet également de réduire l’empreinte carbone liée à l’importation de batteries depuis l’Asie, tout en ancrant le savoir-faire dans les territoires français. À travers ces installations, ACC contribue donc activement à la réindustrialisation du pays et à la dynamisation économique locale.
Souveraineté énergétique et ambition européenne
L’Europe consomme aujourd’hui une quantité croissante de batteries pour répondre à l’essor des véhicules électriques, mais la production européenne reste limitée face à la domination chinoise et coréenne. C’est dans ce contexte que la souveraineté énergétique devient un enjeu central. En développant une filière locale, ACC entend réduire cette dépendance stratégique qui freine l’autonomie de l’Europe. L’Union européenne a d’ailleurs classé la batterie parmi les technologies essentielles à maîtriser pour l’avenir de la mobilité et de la transition énergétique.
ACC est devenu un pilier de cette stratégie et fait partie intégrante de l’Alliance européenne des batteries, soutenue par la Commission européenne et la Banque européenne d’investissement. L’objectif est de constituer d’ici quelques années un écosystème complet incluant recherche, production et recyclage des batteries. En consolidant cette filière, l’Europe aspire à maîtriser intégralement les étapes de conception et d’industrialisation, garantissant ainsi son indépendance technologique. La promesse d’ACC est donc d’assurer à long terme une production stable, sécurisée et respectueuse des normes environnementales en vigueur.
Enjeux scientifiques et technologiques
La mission d’ACC ne se limite pas uniquement à fabriquer des batteries, mais réside également dans la recherche et l’innovation. L’amélioration de la densité énergétique des cellules est un axe prioritaire afin de permettre aux véhicules d’atteindre une plus grande autonomie tout en réduisant le poids des batteries. En parallèle, les chercheurs travaillent à renforcer la sécurité thermique et à accroître la durée de vie des cellules, deux paramètres essentiels pour l’acceptation massive du véhicule électrique par le grand public.
Un autre enjeu crucial concerne l’approvisionnement et l’utilisation des matières premières telles que le lithium, le nickel et le cobalt. La raréfaction de ces ressources impose une gestion optimisée et des procédés industriels plus efficients. ACC développe ainsi des technologies conformes aux standards les plus exigeants en termes de durabilité et s’intéresse déjà aux batteries à électrolyte solide, qui représentent une avancée prometteuse pour les prochaines décennies. Ces évolutions sont indispensables pour concilier performance énergétique, sécurité et respect de l’environnement.
Impact économique et écologique
L’installation de gigafactories comme celle d’ACC entraîne des retombées économiques importantes pour l’ensemble de la filière automobile européenne. Au-delà de la création d’emplois, elle permet de préserver la compétitivité de l’industrie locale face aux géants asiatiques. Cette production en France s’inscrit dans la stratégie de relocalisation industrielle voulue par les autorités, favorisant un ancrage territorial fort et la réduction de déficits commerciaux liés aux importations massives.
Sur le plan environnemental, la production de batteries à proximité des lieux d’assemblage automobile contribue à limiter l’impact du transport international. De plus, ACC met l’accent sur le recyclage et la valorisation des batteries en fin de vie, afin de réinjecter certaines matières premières dans le cycle de production. Cette démarche circulaire renforce la durabilité globale du projet et participe à une diminution de l’empreinte écologique du secteur des mobilités électriques. Il s’agit donc d’une réponse cohérente aux objectifs européens de neutralité carbone fixés pour les prochaines décennies.
Perspectives et ambitions futures
Le développement d’ACC ne s’arrêtera pas à la mise en place de la première gigafactory. L’entreprise envisage déjà d’élargir son réseau de sites de production non seulement en France mais aussi sur d’autres territoires européens. L’ambition est claire : faire d’ACC un leader incontesté de la batterie européenne, capable de rivaliser avec les champions asiatiques. Ce déploiement progressif s’accompagnera d’une montée en puissance des capacités de production et d’une amélioration continue des procédés technologiques.
Dans un contexte de transition énergétique mondiale et de forte pression sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ACC apporte une réponse concrète en favorisant l’adoption massive de véhicules propres. Les ambitions de l’entreprise dépassent donc le cadre strictement industriel : il s’agit d’un projet de société participant à la transformation écologique de la mobilité et à la consolidation de l’autonomie stratégique européenne. Le rôle d’ACC se dessine ainsi comme déterminant pour la prochaine décennie, tant du point de vue économique que technologique et environnemental.
Le projet porté par Automotive Cells Company illustre la transformation profonde de l’industrie européenne des batteries. En conjuguant recherche scientifique, investissements massifs et engagement environnemental, ACC démontre que la France est capable de relever le défi stratégique de la mobilité électrique. La création de gigafactories sur le territoire, l’amélioration continue des technologies lithium-ion et les efforts en matière de recyclage ouvrent la voie à une filière compétitive, durable et souveraine.
Au-delà d’un simple projet industriel, le développement d’une batterie made in France marque une étape décisive pour réduire notre dépendance aux importations, renforcer notre souveraineté énergétique et positionner l’Europe comme un acteur majeur de la transition écologique mondiale.
En choisissant de soutenir et de s’intéresser à ces initiatives, vous participez à l’émergence d’une nouvelle ère où innovation, durabilité et autonomie deviennent indissociables. L’avenir de la mobilité électrique en Europe se dessine aujourd’hui, et c’est grâce à des projets comme ACC que se construit une indépendance énergétique au service des générations futures.